Aurora
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 | Sujet: Blackout  Ven 6 Mar - 2:08 | |
| Blackout Date de création : le 11 Décembre 2008 Contexte & Histoire : Le vieux fax, une antiquité ridicule près de l'ordinateur de pointe posé tout près, se mit à couiner. Le Directeur se pencha tranquillement sur l'objet, tandis que le bureau s'agitait et faisait trembler tout le bureau. Quelques instants plus tard, le message sortait.
« Félicitations pour le rapport. Les résultats n'ont jamais été aussi bons. Nous n'en attendions pas moins de vous. Alodia Gosenfiago, votre prédécesseur, a été exécuté. Le Général de Division et le Président vous remercient personnellement. Nous comptons bien évidemment sur vous.
DATE DU PROCHAIN RAPPORT A REMETTRE : 28/04/68
Département des Recherches Militaires, Section Expérimentale.
A. Hawkins.»
Il lut le message avec un mélange de mépris et d'autosatisfaction. Si le gouvernement l'avait chargé de la deuxième tentative, c'était simplement parce que le niais Gosenfiago s'était laissé marcher dessus par les rebelles du "lot de cobayes", comme il nommait les enfants qui étaient amenés au centre. C'était à ses yeux un incapable, qui était inévitablement voué à l'échec depuis le jour où il avait toléré la petite révolte des étudiants durant leur seizième année. La preuve en était qu'un quart d'entre eux avaient fui Stonewall Center à 25 ans, lorsqu'ils commençaient tout juste à être utile à l'État.
Par son intelligence et son incroyable collection de médailles et croix d'honneur, le projet avait finalement pu se concrétiser, bien qu'il eut fallu faire quelque sacrifices : les mémoires avaient été effacées puis manipulées, les fugitifs exécutés...
Au fur et à mesure que les scientifiques du département progressaient, le projet s'enrichissait, et le Directeur aussi. Il avait été nommé directeur de la plus grande firme pharmaceutique au monde, la même année où il avait obtenu la direction du centre...
« Monsieur le Directeur. »
Une ravissante jeune femme venait de pénétrer le premier bureau. La caméra se braqua sur elle avec un couinement.
« Emily Scofield, je présume ? » dit une voix masculine, un peu partout dans la pièce. Son ton autoritaire et suffisant la fit sourire, et elle acquiesça sèchement.
« Avez vous des questions ? Pour assurer la gestion des finances de Stonewall Center, vous devez être aussi capable que moi de faire face à tous les imprévus qu'un projet de cette envergure peut créer. Vous n'aurez pas de période d'essai, et vous n'ignorez pas que vous êtes sous secret gouvernemental. »
Emily s'assit sur le canapé installé en face de la caméra, sa tête remplie de milliards de questions. Cet homme l'intriguait, caché derrière toutes ces caméras, tous ces murs, tous ces codes...Ce qu'il cachait était si monstrueux ?
« Effectivement. J'ai quelques questions sans réponses. On m'a extrêmement bien informée sur les fonds, les investisseurs ...»
« Tout ce qui vous regarde, Miss Scofield. » coupa la voix, d'un ton mi-amusé, mi-agacé.
« Je n'ai absolument aucune idée concernant autre chose que les finances, et j'aimerais savoir vers quoi je m'engage. On m'en a fait un exposé très bref, qui n'a fait qu'augmenter mon nombre de questions, monsieur. »
Elle entendit soupirer, une chaise de bureau couiner, puis la voix grave du Directeur l'autoriser à les poser.
« D'où viennent ces élèves ? Comment pouvez-vous administrer des stimulants intellectuels et énergétiques à des enfants en bas âge alors que l'étude précédente a prouvé qu'ils avaient des effets secondaires préoccupants de l'adolescence jusqu'à la fin de leur vie ? Qui est d'ailleurs généralement prématurée. Vous devez trouver un moyen de corriger ces imperfections, sinon ... »
Le silence qui régnait la fit taire. Elle ne savait plus quoi dire exactement.
« Ces enfants, Miss Scofield, n'existent pas. Ils peuvent vivre ou mourir, personne n'en sera dérangé. Ce sont des bébés abandonnés dans la rue pour la plupart, nés sous X ou orphelins sans aucune autre famille, que le gouvernement nous laisse utiliser pour un plus grand bien, un bien commun. Leurs noms ne sont connus de personne. » répondit-il, voyant le visage de la jeune femme perdre ses couleurs.
Sa voix froide et cruelle lui donna des frissons, et elle savait bien qu'il tentait de la manipuler. Elle avait beau être sensible, elle n'était pas écervelée, et elle décida de ne pas insister. Lorsqu'elle fut sortie de son bureau, elle croisa Miss Cardwell, qui attendait devant la porte, avec Shenzo et Nathaniel derrière elle, une pile de dossiers dans leurs bras.
Ce dernier, le propre fils du Directeur, l'observa avec un mélange de curiosité, de sentiment de superiorité et d'impatience. Elle le dévisagea d'un air hautain, mais en réalité elle était peinée. C'était révélateur du traitement que ces enfants avaient reçu : robotisés, au sens de la compétition aiguisé jusqu'à l'extrême, agressifs...
Le Directeur n'eut pas le temps de se lever, qu'on faisait à nouveau irruption dans le premier bureau.
« Bonsoir, Monsieur. »
Ils posèrent tour à tour leur documents, qui furent "avalés" par la table qui les transmit à son vrai bureau.
« Nous avons enfin réussi à isoler la cause des effets mortels des stimulants il y a quelques heures. Les détails sont dans les dossiers, mais le principal est que le danger de mort soit écarté pour de bon cette fois. Même si les troubles du comportement, du sommeil et de la mémoire sont encore difficiles à traiter et pour l'instant inévitables, les élèves peuvent recevoir le traitement. »
Au bout de plusieurs heures de réflexion, le Directeur décida que l'on débuterait effectivement l'administration des drogues pour aider au développement des cobayes, mais surtout qu'on utiliserait une arme puissante de contrôle qu'elle permettait : le contrôle de la mémoire. En effet, les scientifiques n'avaient qu'à dresser une "carte" des zones des souvenirs à dissimuler pour que les drogues agissent en inhibant l'activité de ces zones, se traduisant par une migraine et une raideur dans la nuque dans la plupart du temps.
Il suspectait quelques effets secondaires, mais ce la réalité dépassa les limites de son imagination. Des symptômes inquiétants apparurent, auxquels il n'avait pourtant pas l'intention de prêter attention, pour certains l'altération sensorielle, des toux sanglantes, des dysfonctionnements biologiques inconnus jusqu'alors...
Ce fut ici que l'harmonie et le calme entre les différents habitants du centre fut brisée. | |
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