Une clope et du soleil [Chiara]

Une musique entrainante… Quoi demander de mieux lorsqu’on pique le lecteur de Zaza ? Cesare ne savait pas pourquoi elle lui avait refilé ca. Peut être qu’elle voulait que ca lui rende le sourire. Raté. Le sicilien était assis dans les gradins du terrain de quidditch du campo imperatore, adossé à la rangée de derrière, et les yeux dirigés vers le grand ciel bleu Italien. Bizarrement il n’y avait personne à part lui. Peut être parce qu’on était en plein dans des heures de cours. Pour sa part, il se retrouvait à en sécher quelques uns, mais ca ne changeait pas des autres années de toute manière. Sauf que cette année certains se disaient que c’était parce qu’il passait une « période difficile », donc ca l’excusait à moitié. Ces gens là ne savaient pas à quel point ils avaient raison. Cesare ne ressemblait pas à celui dont on avait l’habitude. Le teint blafard, des cernes, les joues creusées, du poids en moins, un air de zombie, défoncé à toutes les soirées, sex drugs n rock’n’roll… Voilà ce qu’était le nouveau Cesare. Et pourtant lorsqu’on l’écoutait il n’y avait pas de problème, ou presque pas.
Ses écouteurs dans les oreilles à écouter du Kid Bombardos. Enfin, il n’écoutait pas réellement, il se contentait de fumer une petite cigarette tranquillement en prenant un bain de soleil. Alors qu’il tirait une latte, le jeune homme ne pensait absolument à rien. Un loisir dont il n’avait pas pu profiter dernièrement. Beaucoup trop de choses sur les épaules, trop de problèmes, trop de soucis, trop de responsabilités aussi. Il en devait trop aux autres, vis-à-vis de sa famille, de ses amis, d’elle… Et aussi de lui. Comme si il ne pouvait pas se vider l’esprit plus de 30 secondes, le jeune homme pensa aussitôt à son frère. Et rien que cela lui transperçait le cœur à coup de couteau. Aussitôt le jeune homme se redressa pour finir par poser ses coudes sur ses jambes et tomber sa tête dans le creux de sa main. Et voilà, il en avait mal au crâne. Le jeune homme prit 3 longues respirations avant de ramener sa clope à sa bouche et d’en tirer une autre latte. Il repensa à cette soirée là… Cette soirée où toute sa vie prit un tout autre tournant. Mais pas que sa vie, celle de toute sa famille aussi. Le pire avait surement été de voir le cadavre de son frère, d’avoir regarder Luce souffrir toute une nuit avant de le suivre dans la mort… Enfin, c’est ce qu’avait pensé Cesare, mais à tout bien y regarder, le plus dur était de voir son petit frère, ses cousins, ses cousines et de remplacer son frère pour eux. Les guider, les aider, les protéger, les faire se sentir en sécurité, les réconforter… Ce n’était jamais facile de remplacer quelqu’un qui était né pour faire ca, alors que lui n’était né que pour le seconder… Ca faisait qu’il était tout simplement paumer, ajouter à cela son nouveau statut dans la mafia, cette histoire avec Emma Del’Anna, et tout le reste à côté…

Il tira une nouvelle latte et essaya de se concentrer sur les paroles de la chanson qu’il écoutait à l’instant. Toujours du Kid Bombardos, à croire que Zaza ne jurait plus que par ce groupe. En même temps maintenant qu’il y écoutait vraiment, ce n’était pas si mal. C’était de l’anglais, il ne risquait pas d’en comprendre un traitre mot. Cos aurait tout comprit lui, il était ou plutôt avait été bilingue. Normal vu ce qu’était son destin. Cesare allait devoir s’y mettre maintenant que ce destin était le sien. Après tout le business, ce n’était pas en Italien. Great ! Il allait devoir demander tout ça à Doriano… Voilà des soucis qui lui semblaient bien plus doux. Ca lui faisait presque plaisir de les avoir. Cesare tira une dernière latte et écrasa sa cigarette sur le sol des gradins. Il avait bien envie de dormir, ca le prenait des fois, mais pas souvent la nuit ce qui était un problème en soi. Mais là, avec la solitude bienvenue, et les rayons de soleil qui lui réchauffaient la peau de manière si douce… Ca lui faisait l’effet d’une berceuse silencieuse… Il aurait eut un hamac sous la main et une petite pina colada que le tableau serait parfait. Besoin de vacances en somme, un comble quand on venait juste de commencer les cours. Cours qu’il devrait sérieusement rattraper étant donné qu’il avait raté plus d’une semaine suite au… Drame de 1er Septembre… Mais il verrait ca plus tard, pour l’instant, il séchait en se ressourçait. Il en avait besoin sinon il exploserait.

+ Les cours… voilà bien une chose qu’elle ne suivait plus avec le même intérêt. Bien entendu elle était présente… plus ou moins mais elle était bien souvent excusée pour ses absences. Elle pouvait toujours prétendre à des maux de tête ou autres mais non elles ne s’y rendaient pas tout simplement. Elle ne choisissait pas les cours qu’elle séchait, elle se sentait plus ou moins bien en se levant chaque matin. Pourtant elle tentait de montrer l’exemple pour ses cousins… plus jeune qu’elle, Raff surtout mais il était parfois trop dur de soutenir des regards qui vous fixaient… certains étaient amusé de la situation d’autre s’en fichait complètement et les autre la plaignait. Comme si tout cela pouvait changer quelque chose à ce qu’il c’était passé. Doux ignorants… personne ne pouvait comprendre ce que la mort de son cousin pouvait signifier pour elle… Personne.

Elle avait fait sa rentrée en décalée avant que Cesare ne revienne, pour « préparer le terrain » et pour être un soutient pour son cousin Raff… Elle devait se montrer forte pour lui, pour eux, elle devait soutenir Cesare sur qui reposaient maintenant tant de responsabilités… Elle n’était pas l’aînée, elle ne le serait jamais mais elle savait ce qu’était les responsabilités, elle connaissait ce poids alors elle tiendrait, fière et noble. Comme elle l’avait toujours été… Mais conserver les apparences n’étaient pas si simple surtout face à tous ses regards… certains d’entre eux se posait sur le poignet qu’elle avait de bandé depuis l’attaque… il était encore douloureux mais ce n’était rien face au dégout que la vue de cette simple bande pouvait provoquer chez la jeune femme. Elle avait eu quoi… ? Quelques os brisés, des coupures… rien de bien grave par rapport a… enfin…

Aujourd’hui elle séchait et comme souvent dans ses cas là elle cherchait les endroits ou elle était presque certaine de ne trouver personne. Là elle avait choisi le terrain de quidditch… elle y allait peu en temps normal, elle aimait bien assister au match mais sans plus… ce n’était pas son sport favoris. Toujours accompagné de Roméo celui-ci s’arrêta net lorsqu’il entendit du bruit… La demoiselle leva le regard et vit Cesare… un peu plus loin. Elle s’approcha de lui et avec toute la douceur qu’elle possédait elle passa ses bras autour du cou de son cousin et le sera contre lui… Pourquoi ? Elle en avait envie, elle en avait besoin…. Ils en avaient besoin ? +

Cesare avait perdu la notion du temps, comme souvent ces derniers temps. Il ne savait pas combien de temps il était resté là, la tête dans les mains, à sentir le soleil sur sa nuque, et le vent lui caresser sa peau bronzée suite à un été au bord de la mer. Il s’était peut être même endormi quelques minutes, mais le reste du temps il s’était contenté d’être cette coquille vide qu’il pouvait se permettre d’être dans ce genre de moment libre. Un doux moment de liberté loin de tout les inconvénients de sa vie si troublée soit elle. C’était ce genre de moment qui lui permettait d’arriver le soir la tête froide à la table qu’il partageait avec sa famille et ses amis proches pour prendre le diner. Ou qui lui permettait de pouvoir se lever le matin en sachant bel et bien que la journée à venir ne serait qu’une copie parfaite de l’enfer de la précédente. Ca lui donnait aussi la force de regarder son petit frère, et de lui donner la sensation qu’il fallait continuer, qu’il fallait vivre avec, tout en le guidant et en étant le meilleur grand frère possible dans ces moments là. C’était la même chose pour chacun de ses cousins, chacune de ses cousines, ou des membres de la famille. Car son statut était maintenant celui d’un leader, et en temps que leader, il devait faire ce qu’il y avait à faire, même si il aurait préféré se terrer au fond de son lit et commencer une dépression.
Il l’avait entendu approcher, mais était bien trop fatigué pour ne serait ce que lever la tête pour être sur de savoir qui c’était. Ca aurait pu être une fille de son fan club attendri par cette scène, ou encore un ennemi venu le transperçait à coup de couteaux… Cette dernière hypothèse n’était pas si mal en soi, il aurait pu être encore plus libre sans sa coquille vide… Mais laisser tout les gens qu’il aimait seuls derrière lui lui aurait été insupportable… Enfin comme si un mort pouvait trouver quelque chose insupportable… Bref, cela aurait pu être n’importe qui… Cesare ne s’attendait pas à sentir le pelage de Roméo sur ses jambes qui semblait le réconforter à coup de câlins. Suivi de près par un enlacement plein de douceur qui faisait sans conteste un ben fou. Chiara avait toujours su quoi faire avec le caractère et les humeurs si lunatiques de Cesare, et encore une fois elle l’avait su. Le jeune homme ne bougea pourtant pas d’un poil, trop occupé à essayer de réinvestir sa coquille vide suite à la douceur de sa cousine. Ca faisait mal… Mal de se sentir si fragile, mal de se sentir à terre, mal qu’elle doive le réconforter alors que ce devrait être l’inverse. Il devrait prendre soin d ‘elle, et de tout les autres, et non le contraire. Mais pour lui des fois ca faisait trop, et il s’en voulait, parce que Costantino avait toujours été le genre d’homme capable de faire cela, et c’était ce qui avait toujours forcé l’admiration du lotte. Lui, il ne serait jamais le quart de ce qu’avait été son frère, il était incapable de faire le quart de ce qu’il avait fait et de ce qu’il aurait fait… Et il s’en voulait car il savait qu’un jour ou l’autre il les décevrait tous, que se soit Chiara, Raff, son grand père ou pire… Son père. Beaucoup trop fier, Cesare était beaucoup trop fier, et il voulait pouvoir tout endurer tout seul. Ce n’était peut être pas très sain pour son mental, mais il était comme ca. Sa fierté l’emporterait dans la tombe.
Après quelques minutes passaient comme ca, le sicilien se redressa légèrement et enroula son bras autour de la taille de sa cousine. Il n’était pas le seul à avoir besoin de ce genre de soutien, et Chiara le méritait tellement. De sa main libre, il enleva ses écouteurs pour les glisser dans sa poche de pantalon. Le visage de Cesare se tourna alors vers sa cousine, et il ne su pas vraiment si il devait être content de la voir, ou inquiet de la voir si triste. Il savait que c’était en grande parti dû à leur deuil, mais pensait savoir qu’elle s’en voulait aussi d’avoir mit Zaza en danger une nouvelle fois… Chiara avait plus de soucis qu’il ne l’aurait aimé.

Ca va toi ?

Question un peu stupide mais qui avait semblé aller de soi selon lui. C’était juste histoire de savoir si ca n’allait pas plus mal que la dernière fois qu’il l’avait vu, à ce stade là « aller bien » ne voulait rien dire. Un jour ca reprendrait un sens, un jour ils se contenteraient de regarder le passé avec un énorme pincement au cœur. Mais pour le moment ce pincement était une brulure au fer rouge qu’on était en train de leur imposer. La cicatrisation prendrait du temps, beaucoup trop, mais elle se ferait. Sauf que Cesare ne voyait pas comment il pourrait un jour combler ce vide qu’il y avait dans sa vie depuis ce jour là. Il ne voyait vraiment pas comment.

+ Depuis ce jour là, les jours, passaient et se ressemblaient tristement sans que personne ne puisse y changer quoi que ce soit. C’était peut être très égoïste de sa part mais c’est pour échapper au regard des adultes de leur famille qu’elle avait décidé de repartir rapidement pour Aurora. Les regards de ses proches étaient encore plus douloureux à supporter que les regards des élèves de cette école, pourquoi ? Parce qu’ils se sentaient tous coupable, parce que n’importe lequel d’entre nous aurait pu mourir mais pas Costantino… pas lui. Il était le grand frère, il était le soutien de toute la famille et il avait toujours fait comme si cela coulait de source, comme si c’était naturel d’avoir autant de responsabilités sur les épaules. Et pourtant Merlin sait que Chiara avait toujours trouvé que c’était trop et maintenant que les responsabilités allaient retombés sur Cesare elle ferait tout pour lui venir en aide. Elle était peut être sourde mais elle était parfaitement capable de venir en aide à sa famille et après ces douloureuses épreuves ses cousins savaient tous qu’ils pouvaient s’épancher et venir chercher du réconfort auprès d’elle. Sa douceur et son coté protecteur n’était pas feint.

Aujourd’hui même si elle ne l’avait pas cherché elle était tombée sur son cousin qui en avait sans doute le plus besoin aujourd’hui même s’il ne l’avouerait pas facilement. Alors elle l’avait étreint avec douceur, elle le protégeait tant qu’elle le pouvait. Ici ils étaient seuls et pouvait se laissé allé un peu… Ils en avaient l’occasion et surtout ils en avaient le droit. Elle le laissa prendre tout le temps qu’il lui fallait et lorsqu’elle sentit la main de son cousin qui enserrait sa taille elle observa ses lèvres. Il lui demandait si elle allait bien. La question aurait pu prêter à sourire mais elle en comprenait parfaitement la signification. +

- Je vais.

+ Elle ne mentait pas à Cesare, jamais, ça avait toujours été ainsi entre eux. +

- Et toi ?

+ Pourquoi lui posait-elle la question ? Pour que comme elle il soit honnête et lui dise ce qu’il avait besoin de dire. +

- Nous sommes seuls ici… nul besoin de porter un masque, surtout pas avec moi.

+ Ils n’avaient qu’un an de différence… et longtemps elle avait pensé qu’il n’avait pas grand-chose en commun et pourtant… il fallait se rendre à l’évidence et accepter ce qu’il pouvait apporter l’un à l’autre. Après tout qui mieux que Cesare pouvait la comprendre… et qui mieux que Chiara pouvait comprendre Cesare ? Personne. Ils avaient toujours été proche mais après cette bataille et cette perte plus que douloureuse, presque insupportable ils devaient tous deux ouvrir les yeux. +

La réponse que venait de lui donner sa cousine fit sourire le jeune homme. Un sourire sans joie et remplit e tristesse, mais un sourire quand même. Elle allait, on attendait presque la suite, mais ca se suffisait au final comme réponse. Le sicilien se doutait de la suite de la conversation, avec Chiara il y échappait rarement en fait. Ils se ressemblaient beaucoup de part leur côté protecteur, mais aussi par leur fierté héréditaire. Mais en plus elle le comprenait si facilement que ca l’énervait des fois, parce qu’avec elle, il ne pouvait pas faire comme avec les autres. Par exemple, à cette simple question qu’elle venait de lui retourner, il avait comme premier réflexe de dire « oui, ca va ». Quoi de plus normal ? Elle ne devrait pas avoir à s’inquiéter pour lui. C’était aussi une question de fierté, Cesare ne pouvait pas montrer qu’il était affaibli, il devait rester digne de son nom, de son statut et de sa famille, surtout de son père. Il allait répondre un « oui » quand sa cousine enchaina sur des paroles qui le coupèrent en plein élan. Ils étaient seuls, oui, mais porter un masque était important pour lui, surtout en ce moment. Cesare plongea son regard bleuté dans celui azur de sa cousine. Mentir n’était pas un problème pour lui, mais il hésita à le faire l’espace d’un instant. Mais après réflexion… Qu’est ce qu’aurait fait Costantino ? Cesare le savait très bien. Surement un mensonge sans sourciller. Ca c’était du Costantino tout craché, toujours le dernier dont on devait s’inquiéter. C’était dingue comme ca allait lui manquer de le voir mentir comme ca, ouvertement et sans aucun remord, juste parce qu’il savait que comme ca, personne ne se faisait de souci pour lui. Cesare préféra opter pour une semi vérité, ni un oui, ni un non. C’était juste histoire de ne pas faire un affront à Chiara en lui mentant, car elle ne méritait pas ca. Non seulement elle était trop intelligente pour le croire, mais parce qu’elle le connaissait assez pour savoir que si il était resté quelques minutes immobile dans ses bras, ce n’était pas parce que ca allait bien. Simplement, le jeune dit alors à sa cousine sur un ton qui se voulait rassurant, mais qui ne donnait pas vraiment cette sensation là.

Cesare s’adossa de nouveau aux marches qui se situées derrière lui, lâchant Chiara au passage. Le masque était remit, la tristesse envolée de ses traits un peu brutes, et la fierté était de retour. Ils avaient déjà trop parler de lui à son goût, un changement de conversation semblait s’imposer. Et comme Cesare voulait s’assurer que tout allait « le moins mal » possible pour sa cousine, il savait tout à fait ce dont il voulait lui parler. D’ailleurs ca faisait un moment qu’il souhaitait lui en toucher un mot. Car même si il comprenait tout à fait le besoin de Chiara de se retrouver un peu seul, il ne comprenait pas spécialement ce qu’il se passait avec Zaza. Enfin si, il pensait le savoir, mais il trouvait si dommage pour sa cousine et pour sa meilleure amie aussi. Il savait ce que c’était d’être protecteur, voir même ultra protecteur tout comme Chiara. Ca demandait beaucoup de sacrifices, et Cesare aurait voulu que sa cousine n’ait pas à les faire. Après il se trompait peut être. Peut être que Chiara vivait encore plus mal le drame du début de mois que ce qu’il aurait pu penser. Peut être que c’était de sa faute, il devrait plus l’épauler, et être là pour elle, comme pour tout les autres. Il était peut être temps qu’il s’occupe des autres au lieu de s’occuper de lui et de sécher les cours pour se retrouver seul. Il était peut être trop égoïste. Le sicilien se dit que ce ne serait plus le cas, parce qu’il était là pour elle, quoiqu’il arrive, même si en ce moment, il avait beaucoup de mal, il prendrait sur lui et puis voilà. Mais bon, il allait vite savoir ce qu’avait Chiara dans la tête. Alors que le jeune homme glissait ses mains dans les poches de son pantalon, il enchaina comme si de rien n’était.

Zaza te cherchait tout à l’heure. Elle croit que tu l’évites. Aurait-elle raison ?
Cesare regarda sa cousine dans les yeux et soutint son regard. Non pas qu’il veuille lui mettre la pression, mais c’était juste pour mieux comprendre sa réaction, n’importe laquelle soit elle. Le sicilien se doutait que Chiara n’allait pas vouloir parler de tout cela avec lui, ou au contraire, qu’elle le ferait. Lui ne demandait que ca. Si elle voulait partager son fardeau il était là, si elle voulait des conseils il était là aussi, si elle voulait juste quelqu’un pour l’épauler il était là aussi. Il serait toujours là pour elle, tout comme il était là pour chacun des membres de la familia.

+ Ajouter quelque chose à sa réponse aurait été superflu… Elle allait elle était vivante… c’était déjà bien non ? Dire qu’elle allait bien serait un gros mensonge dire qu’elle allait mal serait un euphémisme. Alors elle avait opté pour le moindre mot et c’était contenté de la vérité toute nue. Elle faisait allée du mieux qu’elle pouvait. Surtout que cette réponse avait fait sourire son cousin, triste sourire, certes, mais sourire quand même. On ne mentait pas à Chiara car si sa surdité avait longtemps été un handicap et le serait sans doute jusqu’à la fin de sa vie il lui avait apprit à lire le regard des autres, les moindres changements sur le visage de son interlocuteur et lorsqu’elle le connaissait aussi bien que son cousin il ne pouvait pas lui mentir. Elle avait laissé faire Costantino, elle l’avait laissé mentir sans rien dire, du moins en faisant la réflexion de rare fois mais elle ne ferait pas la même erreur deux fois. Elle ne laisserait pas Cesare tout prendre sur lui. Il pouvait toujours rêver. Jamais elle ne serait celle qui montrait la voie mais elle pouvait être celle sur qui ses cousins pouvaient se reposé. Et si certains l’avait déjà compris Cesare faisait encore sa forte tête… c’était pour ça qu’elle se sentait proche de lui… parce qu’il était aussi tenace qu’elle. Pas plus, pas moins. Elle le laissa reprendre place alors que Roméo restait allongé sur lui profitant du soleil, Chiara elle resta bien en face de son cousin pour ne pas loupé un seul mouvement de ses lèvres, pas un seul changement dans son regard et elle observa le premier une fois qu’il eut été adossé aux marches.

Il faisait aller et maintenant il reprenait son masque d’impassibilité qui ne fonctionnait pas avec elle. D’ailleurs ce fut sans aucune surprise de la part de la demoiselle qu’il aborda le sujet Zaz, sa meilleure amie à elle… Il voulait prendre soin d’elle avant de prendre soin de lui… comme elle le faisait. C’était parfois plus simple de s’occuper des autres que de soi même. Ils avaient tous deux le même mode de pensées voilà pourquoi il ne pouvait rien cacher. Pourtant Chiara répondit tranquillement à ses paroles. Son regard était posé, bien qu’éteins. +

- Elle a parfaitement raison. Il vaut mieux pour elle qu’elle se rapproche de ses autres amis et s’éloigne de moi. Je ne veux plus perdre un seul proche, je ne veux pas qu’on s’en prenne à elle pour m’atteindre moi. Et me côtoyer devient trop dangereux pour elle. Tu ne me diras sans doute pas le contraire.

+ N’est ce pas ? Chiara savait qu’elle avait raison. Elle connaissait presque Zaz depuis sa naissance mais il fallait être réaliste… en a peine un an elle aurait pu mourir deux fois en sa présence et par sa faute parce qu’elle était une Di Lucciano. Jamais elle ne renierait sa famille aussi préférait elle mettre sa « petite sœur » en sureté en s’éloignant d’elle. C’était pour son bien et elle en était intimement convaincue. +

- Tu penses sincèrement que je te laisserai régler mes problèmes sans m’inquiéter des tiens ? Je suis parfaitement consciente de ce que tu vis et je ne te laisserai pas seul. Jamais.

+ Elle ne faisait pas dans la dentelle mais il était inutile de tourné autour du pot avec son cousin. Serait-il surpris ? Disons que c’était bien la première fois qu’elle prenait une part aussi importante et qu’elle imposait clairement ce qu’elle faisait d’habitude passée plus en finesse. Mais après ce qu’ils avaient vécu mieux valait être franc. +

Cesare écouta la réponse de sa cousine sans bouger d’un poil. Pas surpris pour un sous de ce qu’elle venait de lui dire, il ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Le sicilien comprenait bien pourquoi la brunette faisait cela. Lui n’avait pas ce genre de problème avec Lorenzo. Son meilleur ami était sicilien, pro-di Luciano, alors que Zaza avait eut la malchance de se lier d’amitié avec toute une famille de mafioso alors qu’elle se vantait d’être neutre. Elle était sans défense et avait été mise en danger plusieurs fois cette année à cause d’eux. Alors oui, pour son bien il aurait mieux valu qu’elle ne soit plus en contact avec eux. Mais d’un côté, Cesare ne souhaitait pas ca à Chiara, car Zaza était un peu le soleil de sa vie, sa sœur de cœur, sa meilleure amie… Et puis le sicilien savait déjà que Chiara faisait cela en vain, ca partait d’une bonne intention, mais elle se faisait du mal inutilement car Speranza préférerait surement mourir que de ne plus parler à Chiara. Pour elle le choix serait surement très vite fait.
Cesare réfléchit un court instant à ce qu’il pourrait répondre à sa cousine. Il ne savait pas trop quels conseils lui donner pour qu’elle n’ait pas à faire ce sacrifice, et à faire du mal à sa meilleure amie au passage. Une situation pas facile pour les deux amies d’enfance si vous vouliez un avis extérieur. Le sicilien finit alors par dire à sa cousine tout en commençant à caresser Roméo qui était allongé sur ses jambes.

Il aurait aimé régler le problème pour elle, mais là il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire. C’était une histoire entre elle deux, et le seul conseil qu’il avait trouvé pour éviter qu’elles souffrent plus que maintenant, c’était de crever l’abcès. Il y avait des choses qui ne devaient pas trainer, ca faisait du bien de se confier, et surtout pour ces deux là de se confier l’une à l’autre. Zaza était l’oreille la plus attentive que Chiara pouvait trouver. Même lui ne le ferait pas aussi bien que la blondinette, même lui ne lui rendrait pas son sourire aussi facilement qu’elle. Parfois, il fallait savoir se montrer égoïste aussi… C’était humain. Et la famille ne devrait pas priver Chiara de sa meilleure amie. Il devait bien y avoir un moyen de rendre les deux compatibles… Et malheureusement ce qu’ils avaient vécu cette année n’était qu’un début. L’Italie était dans le chaos le plus total. Tout cela pou récupérer les terres des Marciano, et car cette vague de violence avait été le détonateur d’un tsunami…
Cesare était en train de réfléchir à cela lorsque Chiara reprit la parole. Le sicilien fronça des sourcils à l’entendre, et sur le coup, sincèrement, il ne voyait pas de quoi elle voulait parler mais ca l’avait contrarié. Ses problèmes à lui ? Ce qu’il vivait ? Il ne comprenait pas pourquoi elle lui disait tout ca. Bien entendu son grand frère était mort, mais c’était aussi celui de Raff, et le cousin de la scienziati… Bref, tout le monde avait perdu un être cher…

Répéta-t-il histoire de mieux comprendre. Pourquoi s’en faisait-elle pour lui ? Lui qui n’en vivait pas plus que les autres. Bon bien entendu, ca avait été lui le plus proche de Costantino, c’était peut être un peu plus dur… Mais il ne voulait pas qu’elle croit qu’il était plus dans le besoin que les autres. Il n’avait pas besoin de ca. Cesare aurait préféré qu’on réserve ce genre de discours aux plus jeunes, à ce qui étaient plus fragile comme Analisa ou Penelope. Mais lui, il pouvait gérer tout ca, et il le ferait. C’était juste que des fois, il avait besoin d’être seul, besoin de faire le point, besoin de se souvenir de pourquoi il continuait tout ca. Si elle disait cela à cause de son air de zombi, de ses traits soucieux, ou pour le fait qu’il ne dorme plus ou ne mange plus et bien… Elle avait peut être raison. Mais pour lui il n’était pas plus à plaindre qu’un autre. Alors le jeune homme soupira et ajouta histoire de rassurer sa cousine, et qu’elle ne revienne plus sur ce sujet. Par ce sujet il entendait bien entendu : lui-même. Il n’avait pas de problèmes, alors tout ca n’avait pas lieu d’être.