Le silence est d'or.

Azaria elle était venue par ici pour laisser le silence envahir son âme et tenter de l'apaiser encore et toujours... Elle avait abandonné quelques temps plus tôt sa colocataire dans leurs chambres après être passé par là-bas pour récupérer son carton à dessin et poser ses affaires scolaires... Elle avait attaché ses cheveux avec sa baguette, glisser dans ses poches ses crayons et fusain, sa mie de pain et hop !

Elle parvint jusque la bas et une fois au milieu des ruines laissa son esprit vagabonder un peu, mais pas trop... Elle laissa ses pas la guider vers un lieu qui l'intéresserait... Elle entra dans les restes du temple de Jupiter, marcha encore un peu... Silencieuse elle ne faisait aucun bruit et donc ne fut pas étonné lorsqu'elle trouva un jeune homme en train de dormir. Le fait qu'il dormait la lui fit froncer les sourcils, mais le fait qu'il ne se soit pas réveillé à son arrivé ne l'étonna pas.

Elle reconnut alors le visage du jeune homme, sous sa tignasse sombre elle reconnue Cesare Di Lucciano. Comment ne pas connaître un crétin pareil ? Azaria fut prise d'une envie de connerie soudaine et bougea un peu pour prendre Cesare dans une position plutôt intéressante, il était ainsi adossé à la statue de Jupiter. Il avait l'air d'un gros feignant avec la tête retombant sur son torse, plongé dans des rêves surement peuplés de monstres et de héros, dragon et chevalier.... C'était bien un garçon...

Elle s'assit sur le sol herbeux à cet endroit là, posa son carton à dessin sur ses jambes, sortit son matériel et en silence entreprit de tracés les courbes et ombres qui composeraient cette image qui au font était sublime si on changeait ceci ou cela... Cesare au pied d'une statue de Jupiter veillant sur lui... L'image était intéressante à traiter et la jeune muette venait de décider d'en profiter... Elle prit les premières courbes, trouva ses lignes de fuite puis changea d'arme contre sa feuille et continua son dessin quelques longues mèches chocolat venant tombé sur sa feuille tandis qu'elle était penchée sur son travail dans un silence enchanteurs.... Elle aimait ce silence ou parfois la nature était audible, le hurlement du vent, le crissement des pierres...

Elle était en train de regarder Cesare songeuse lorsqu'il s'éveilla du rêve qui l'agitait depuis maintenant quelques minutes... Elle était en train de se demander si elle laissait cette couronne de lauriers... Un oeil extérieur aurait immédiatement reconnu Cesare, en effet elle avait passé une heure à perfectionner son personnage sur son format raisin, si bien qu'il n'y avait à par son visage, sa posture, ses cheveux, ses mains que quelques autres détails très recherché comme quelques morceaux de Jupiter et par là-bas un mur de lierre... Elle faisait cela par petite touche, les endroits qu'il risquait de changer, Cesare pouvant partir à tout moment elle avait commencé par lui...

Elle le regarda en bougeant un peu son gros pull vert risquant ainsi d'attirer le regard de Cesare. Elle n'avait pas daigné bouger ou parler, ne parlant pas...

Cesare n’avait pas tout de suite remarqué la jeune femme qui se tenait non loin de lui. Le jeune homme avait été trop occupé à se rappeler un rêve éphémère et sans aucune importance. Mais finalement son regard vert se posa sur la classique qui restait comme son habitude insondable. Le lotte reconnut tout de suite Azaria qui fut en première année avec lui, puis qui avait redoublée car elle était trop larguée. Quoiqu’il en soit, Cesare la connaissait plus ou moins, mais se contentait de lui dire bonjour quand il la croisait. En plus il avait crut comprendre qu’elle était la meilleure amie de Natalia… Ce qui avait fait une raison de plus pour lui de ne pas vouloir la connaitre plus que ça. Le siciliens ne savait pas trop ce qu’elle faisait là, juste devant lui, avec tout ces papier à dessine et ses fusains et tout et tout. Il la regardait donc d’un air assez surpris alors que son cerveau encore endormi démarrait au ralenti. Il la regarda un court instant et ne su pas trop quoi dire sur le coup à part un :

Euh… Salut.

Tout ça avec un air légèrement hébété. C’était peut être con d’avoir dit cela, mais rien d’autre n’était venu à l’esprit du jeune homme. Cependant, il se reprit bien vite, pour avoir l’air un peu moins surpris, même si il n’avait pas paru l’être tellement. Pour l’instant le lotte était juste intrigué. Il avait cru comprendre que la jeune femme était une artiste confirmée, et qu’elle s’adonnait notamment au dessin. Donc il ne fallait pas être un génie pour savoir qu’elle dessinait… Mais alors là, pourquoi il avait l’impression que le modèle c’était lui ? Peut être parce que la classique était tournée vers lui, et qu’elle semblait s’être bien installée là. Cesare avait l’impression d’être en compagnie de sa cousine, Chiara qui aimait aussi le dessin. Quelque part il ne détestait pas cela. Le jeune homme lâcha du regard Azaria pour le tourner vers sa montre et constater qu’il était là depuis un bon moment maintenant. Il demanda alors, sans un seul soupçon de reproche dans le ton de sa voix.

Tu me dessines depuis longtemps ?

Question pas forcément primordiale, mais qui l’intéressé bizarrement. Le jeune homme reporta de nouveau son regard sur Azaria, et attendit sa réponse. Il savait bien entendu qu’elle était muette. Après tout ils avaient passé leur première année d’étude ensemble. Il s’attendait alors à ce qu’elle attrape sa baguette pour lui répondre. Mais en fait il ne la connaissait ni en blanc ni en noir, et si ça se trouvait c’était le genre de fille à fuir dès qu’on lui adressait la parole. Il avait crut comprendre qu’elle était comme ça lorsque certains gars parlaient d’elle. Mais là c’était la première fois qu’il lui parlait autant, alors il allait constater cela de ses propres yeux. Non pas qu’il soit bien curieux de le savoir, c’était plutôt pour lui un moyen d’engager la conversation. Si il avait eut besoin de solitude, la présence d’une personne comme Azaria ne le dérangeait pas. Après tout elle semblait être tout aussi calme que lui et d’une douceur extrême. Bref, elle ne sauterait pas partout, et ne le fatiguerait pas, ça c’était certain.

Je peux voir ?

Nouvelle question, surement bien plus intéressante. Cette fois Cesare avait vraiment envie qu’elle réponde, et cela en lui filant la feuille. Il n’y connaissait absolument rien à matière de dessin, mais il aimait bien regarder quand même. Il trouvait toujours ça marrant. Et puis on lui avait dit qu’Azaria dessinait super bien, donc il voulait voir ce que ça donnait. Qu’il ne fasse pas le mannequin pour rien quoi ! xD

~

Il tourna son visage vers elle et la salua. Elle laissa leurs regards se croiser et inclina doucement la tête pour le saluer silencieusement à son tour. Il avait réagi trop tard, elle venait de graver son air hébété, surpris, tout simplement humain dans son esprit...

« Tu me dessines depuis longtemps ? »

Azaria haussa les épaules sans qu'il ne la voit. Mouais, depuis plus ou moins une heure peut être... Elle ne savait pas trop, elle ne faisait plus attention au temps qui passait même si son horloge interne était parfaitement réglée... Il la regarda attendant visiblement une réponse, elle reposa doucement son crayon sur le sol à côté d'elle et prit sa baguette qui maintenait ses long cheveux chocolat attaché... Ils tombèrent sur son dos en une cascade chocolat, elle passa une main dedans pour que les mèches ne lui cachent pas les yeux et elle fit un petit rond avec sa baguette, des lettres d'un bleu vert apparurent alors devant elle, parfaitement visible...

« Plus ou moins. »

« Je peux voir ? »

Cette seconde réplique dérangea plus la jeune fille. S'il voulait voir et qu'il parlait comme son amie il fallait qu'elle lui donne pour qu'il puisse regarder ce qui signifiait s'approcher... Si à cette distance elle n'était pas dérangé parce qu'elle pouvait fuir à son aise plus proche signifiait pour elle mission suicide... Petite, fine elle savait pouvoir lui échappé mais plus près... Elle laissa quelques secondes de vide laissant le temps à son esprit de réfléchir... >_< Qu'est-ce qui ferait le moins bizarre ? Elle hésita puis décida d'une manière totalement loufoque de lui montrer... Elle le fit léviter jusqu'à lui...

« Si tu pouvais garder cette distance entre nous je t'en serais reconnaissante. »

Les lettres étaient apparu de façon lisible devant Cesare puis lorsqu'elles coulèrent dans le vide Azaria en laissa d'autre apparaître. Lorsqu'elle déclenchait le sort qui lui permettait d'écrire il fallait qu'elle fasse attention à ce qu'elle pensait pour ne pas interférer avec le sort... *-* Natalia riait bien au début de leurs amitié lorsqu'Azaria écrivait un truc, pensait à autre chose et tout se retrouvait écrit dans le désordre...

« Il n'est pas finit. »

~

Il se redressa après lui avoir dit qu'il ne bougerait pas. Il devait avoir entendus parler d'elle sinon il n'aurait pas comprit et elle aurait dû expliquer, inventé un mensonge pour qu'il ne l'approche pas... Elle disait tout le temps qu'il s'agissait d'une phobie mais bon, c'était peu crédible en sachant qu'elle supportait le contacts des femmes... Elle passa encore une main dans ses cheveux, ses mèches brunes n'arrêtaient pas de tomber devant ses yeux d'un vert étonnant. Un vert digne des plus beaux serpents, émeraude comme on n'en fait plus, rare.... Lorsqu'ils furent bien visible elle ne bougea plus, voilà ! Elle regarda Cesare, chacune de ses réactions... Avec le temps elle avait apprit à lire sur les visages, mais de profil c'était pas simple... Enfin, il y avait sur son visage des traits franc, un peu rude... Il n'était pas très beau, il n'était pas le modèle idéal mais bon, l'image rendait bien. Elle n'aimait pas les modèles parfait étant elle-même bien imparfaite...

« Tu dessines drôlement bien. »

Azaria le regarda... Drôlement bien... Elle reçut le compliment et il s'étira sur ses lèvres un rare sourire, un sourire étonnement beau qui éclaira son visage, mais rendit ses beaux yeux triste et souffrant encore plus visible. Elle avait souvent un avis positif, mais là, venant de lui c'était agréable ne le connaissant ni d'Eve ni d'Adam... Il n'avait pas l'air du gros porc qu'on lui décrivait... D'accord il n'avait pas l'air très futé mais bon, on ne peux pas tous être intelligent, réfléchi...

« Merci »

Les lettres brillèrent un instant dans les airs puis fondirent comme neige au soleil. Azaria vit son dessin revenir vers elle, lorsqu'elle le prit dans les mains avec aisance elle serra les dents et ferma quelques secondes les yeux... Le dessin tomba sur son carton à dessin avec dans un coin, une petite tache rouge sombre et deux gouttes s'explosèrent sur le papier tandis qu'elle portait son doigt à ses lèvres rosé. Elle en avait posé laissé tombé sa baguette de quelques centimètre qui tomba en un bruit de bois. Elle mit donc son doigt dans la bouche pour ne pas foutre du sang partout et lorsqu'elle releva les yeux sur Cesare elle vit que la tête de la Statue n'était pas comme elle avait pensé qu'elle était... Là où sur le papier Jupiter portait une fine chaine la statue était en fait cassé et sa tête n'était que posé sur son corps...

Le mouvement de Cesare pour se redrésser l'avait fait bouger et lorsque la jeune fille regarda le visage blafard sur le point de... Tomber.... Elle eut l'impression de voir la scène se ralentir, le temps cesser de s'égrainer... Son regard semblait avoir décidé la tête qu'il était temps d'assommer quelqu'un... Cesare en l'occurence...

Cesare esquissa à son tour un fin sourire après avoir vu celui de la jeune femme. Il se rendit compte qu’il l’avait rarement vu sourire en fait, voir jamais. De toute manière il ne la voyait pour ainsi dire jamais, mais son sourire avait une certaine beauté mélancolique. C’était une drôle d’impression, mais c’est ce que dégageait Azaria. De la tristesse mêlée à une fragilité déconcertante. Le sicilien n’était pas bien doué pour être « gentil » ou « délicat » avec ce genre de personne, il se contentait souvent d’être comme il est avec les autres. Pour certaine personne, c’était peut être bien le bon comportement à adopter. Pour Azaria, il ne savait pas, mais ça semblait de pas être le pire.
Pendant qu’il se contentait du silence qui s’était imposé entre eux, le jeune homme ne se souciait pas le moins du monde de la mauvaise farce que Jupiter était sur le point de lui faire. Un coup de boule, un vrai, voilà ce qui le guettait. >.< Mais comment aurait il pu savoir ? Le sicilien continuait de regarder Azaria, qui elle-même était hypnotisée par… Mais par quoi ? Cesare voulait savoir, et il regarda à son tour ce que semblait fixer la classique. Il se tourna et releva la tête juste quand la tête de Jupiter commencer à tomber… En bon lotte Cesare avait des réflexes, et il en eut juste assez pour se décaler à temps évitant ainsi un bon assommement divin. Au lieu de sa tête, Jupiter s’enfonça dans la terre où il était assis quelques secondes à peine auparavant, laissant Cesare consterné ce qui se voyait pas ses yeux écarquillés, et sa bouche grande ouverte.

Oh putain… C’était short. O___o

Le sicilien avait du mal à croire qu’il venait d’échapper in extremis à un coup de boule d’une statue. Tout le monde était contre lui aujourd’hui, il aurait dû y penser, si il voulait vraiment être seul, fallait même pas qu’il aille vers des statues qui représentaient des humains. Le regard vert du lotte passa successivement de la tête de Jupiter, à celle d’Azaria, en passant pas l’endroit où siégeait ce qui avait failli l’assommer quelques secondes auparavant… Le temps qu’il capte tout, le jeune homme se tut avec son air hébété. Si pour Azaria la scène c’était déroulé au ralenti, ça n’avait pas été le cas de Cesare qui devait se la repasser pour tout comprendre car sur le coup, ça avait été trop rapide. Il prit quelques secondes avant de focaliser son regard encore abasourdi sur la classique.

C’est moi, où tout le monde veut ma mort ?

Puis vint un petit rire nerveux pour saupoudrer le tout. Le pire c’est que c’était vrai. >.< Tout comme il voulait la mort de la moitié de l’école, la moitié de l’école voulait aussi sa mort. Alors si les statues s’y mettaient en plus, il allait vraiment finir par y passer ! Enfin bon, Cesare n’attendait pas vraiment une réponse à sa question. C’était juste pour donner un petit côté comique à la situation ce qui l’aidait grandement à dédramatiser. Chacun avait sa technique. Enfin avec tout ça, le sicilien s’était rapproché sans le vouloir de la classique. Ca n’avait vraiment pas été intentionnel, mais juste pour échapper à un assommement bien en règle. D’ailleurs il n’avait même pas remarqué que la distance c’était réduite entre eux. Il n’était tout de même pas collé à elle, donc quelque part, ça allait, non ?

La chute lui sembla durée une éternité et ses yeux tristes la suivirent sans en perdre une miette, la chute de la tête d'un grand Homme... La chute d'un Dieu... La tête tourna sur elle-même comme prise d'une existence propre, d'une volonté d'être unique... La jeune fille entendit le bruit qu'elle fit en s'enfonçant dans une surface dur... Le sol... Un nuage de terre s'envola et la tête forma un cratère dans le sol à la place d'exploser la tête de Cesare...

« Oh, putain... C'était short. »

Azaria était entièrement d'accord avec lui ! C'était short... Il avait de bon réflexe et elle remerciait le ciel qu'il en ai, elle ne se voyait pas avec un lotte évanouie sur les bras, elle aurait paniqué rien qu'à l'idée de s'approcher pour l'aider... Elle aurait certainement dû appeler de l'aide et elle ignorait ou se trouvait Natalia... Même les ruines n'étaient qu'un vaste endroit silencieux ou aucun élève ne semblaient trainer à cet instant... A croire qu'ils n'étaient que deux à ne pas avoir cours et que les dieux les avaient réunit dans ce temple... Seul la voix de Cesare puis la chute de la tête de Jupiter troublaient le silence...

Elle le regarda, il avait les yeux écarquillés, la bouche ouverte, surpris, elle ne put s'empêcher de le dévisager... Cesare ayant eu peur c'était rare... Elle se souviendrait de ce visage-là... Elle tourna un peu la tête sur le côté, comme une chouette comme pour mieux le voir puis se remit droite. Elle le laissa à ses réflexions son index toujours dans la bouche pour enfin le retirer d'entre ses lèvres lorsque le regard d'idiot que Cesare avait depuis trentes secondes se reposa sur elle. Elle lui sourit amusé de la situation, de ce qu'il lui montrait de lui... Grossière erreur à son avis....

« C'est moi, où tout le monde veut ma mort? »

La Classic allait hausser les épaules et ajouter quelques choses lorsqu'il fut secoué d'un rire nerveux qui lui fit froncer son nez délicat. Son regard se posa alors sur la distance qui la séparait de Cesare et un frémissement perceptible parcourut son échine, elle rejeta ses longues mèches en arrière et posa ses mains au sol, elle recula d'un bon mètre pour s'éloigner à nouveau de lui. Son esprit c'était torturé quelques secondes à l'idée de faire un mouvement pour s'éloigner, mais tant pi, s'il le prenait mal elle lui inventerait une excuse bidon.

« Tu ne devrais pas t'installer contre des statues sur le point de s'effondrer.
Jolies réflexe, voilà une aventure que tu raconteras ce soir je suppose. »

Les belles lettres marine s'effacèrent petit à petit comme-ci elles fondaient au soleil Italien que la jeune Aurorienne - ça se dit ? - attendait depuis des lustres... Elle ne se mettait jamais en maillot, mais elle aimait le contact du soleil sur sa peau, cette caresse attendu tous l'hiver....

La Belle Italienne parvenait sans mal à cerner le personnage, il faut dire qu'elle avait passé deux ans dans la même année que lui et qu'elle avait une ou deux connaissances folles de cet idiot de première... Lui et son ami lui semblaient si ridicule... Elle connaissait plus la réputation de l'autre qu'elle évitait soigneusement et elle se demandait si Cesare savait réfléchir...

Elle reprit son dessin et le glissa dans la pochette doucement sans quitter Cesare des yeux. Elle ne devait pas le quitter des yeux si elle voulait toujours pouvoir le situer et ne pas avoir peur de lui, enfin, pas trop. Elle se dominait ici, mais sinon...

Cesare vit Azaria s’éloignait d’un bon mètre, et sur le coup il ne compris pas. Il dû faire un effort de mémoire pour se souvenir que la classique détester être proche des gens. C’était quelque chose qu’on oubliait facilement en fait, car ce n’était vraiment pas un comportement naturel. Le jeune homme ne s’en préoccupa pas spécialement. Il respectait sa parole et ne comptait pas sauter sur Azaria, donc il n’allait pas réfléchir bien plus que ça. Après tout toute réflexion étaient surement vaines, il ne comprendrait jamais cette drôle de réaction, et il ne voulait pas spécialement la comprendre. Il avait bien mieux à penser en fait. Cesare lut les quelques lignes qui apparurent dans l’air représentant une nouvelle fois les « paroles » de la jeune femme. Les mots qui venaient d’apparaitre le laisser quelque peu perplexe. C’était mal venu de dire la première phrase, et mal le connaitre de dire la seconde. Le sicilien se tourna pour se diriger de nouveau à l’endroit où il faisait une sieste quelques minutes plus tôt. Il se baissa pour attraper la tête de Jupiter, et se faire les muscle et la soulevant et tout en faisant cela il répondit à la première partie des dires de la jeune femme.

C’est pas un de mes trips, crois moi, si j’avais su que je risquais de me faire assommer je me serais pas posé là.

Genre, il savait pas qu’il fallait pas se poser sous une statue qui pouvait tomber en miette et risquait de le buter. T.T Il avait l’impression qu’elle le prenait pour un con en disant ça. Il lui en fallait peut être peu, mais ce qui était sur, c’est que ça ne lui plaisait pas spécialement ça. Il n’avait pas non plus apprécié la seconde partie de ses paroles, même si elle n’avait peut être pas voulu le vexer. Mais il n’était pas un gars prétentieux, et il n’allait pas raconter des prouesses qui n’en étaient pas. Lui, il se vantait de choses qui en valaient le coup, et cet incident était trop ridicule pour qu’il puisse le narrer à ses amis. Non, il valait mieux que ça tout de même. Il ne voyait pas pourquoi la classique avait la prétention de le connaitre assez pour pouvoir assurer ses actions futures. Et de toute évidence, elle ne le connaissait vraiment pas assez.
Enfin bref, avant de dire quoique ce soit, le jeune homme déposa la tête de Jupiter juste à côté de son corps, un peu en hauteur. Ca craignait de laisser la tête d’un dieu par terre, comme si c’était de la merde. Non pas qu’il ait peur d’une quelconque vengeance du dieu, mais c’était une question de respect. Il espérait bien que quelqu’un ramasse sa tête ainsi des quelques siècles quand l’une des nombreuses futures statues érigées à son effigie tombera ainsi. xD Oui, il avait un peu la folie des grandeur, mais Cesare ne serait pas Cesare sans cet excès de confiance en lui qui le caractérisait si bien.
Alors qu’il ajustait la place qu’il venait de choisir pour la tête de Jupiter, il répondit à la seconde partie des dires d’Azaria. Et ce, toujours avec cette voix si neutre, posée et calme qui le caractérisait si bien. Il ne quittait ce ton pas tellement monocorde qu’en de rares occasions. Avec Lorenzo quand ils trippaient, avec Harès quand il perdait patience, et avec ses cousins de temps en temps… Bref, il n’allait pas la quitter pour la jeune femme, aussi jolie soit elle.

Pourquoi je la raconterais ?

Le jeune homme se retourna finalement vers la classique et planta son regard dans celui tout aussi vert de la jeune femme. Il n’attendait pas vraiment une réponse, il s’en fichait un peu. Il avait surtout dire ça pour montrer à l’artiste qu’elle se fourvoyait sur sa personne, et pour lui dire qu’il n’était pas aussi simple qu’elle avait pu le penser. Le jeune homme attendit pourtant qu’elle agite de nouveau sa baguette. Et d’ailleurs alors qu’il attendait ce geste, il se demanda pourquoi elle ne générait pas un son avec celle-ci plutôt que des lettres. Ca serait tout de même beaucoup plus utile, et surement largement faisable. Enfin bon, il fallait pas se poser de question, des fois les choses les plus simple n’arrivaient pas au cerveau de tout le monde. Ce qui avait été fassent à la petite muette qu’avait pu être Azaria avaient pas pensé à lui apprendre un sort comme celui-ci. Il se contenterait des lettres qui voletaient dans les airs.

Comme il l’attendait, des lettres étincelantes vinrent prendre place dans les airs. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’elles écrivent ça… Elle comptait le dire à Natalia. Cesare la regarda un instant perplexe. Quoique maintenant qu’elle l’écrivait, ca lui semblait normal. Après tout c’était ce que faisaient deux meilleures amies, non ? Elles se racontaient tout. Le sicilien ne savait pas si cette conversation serait rapporté en bien ou en mal. Il pensait savoir que ça serait la deuxième option. Après tout Natalia devait être loin de l’apprécier. Quoi de plus normale ? En fait ça l’étonnait aussi qu’Azaria n’est pas été plus glaciale avec lui, même si elle avait été loin d’être chaleureuse. Enfin il ne l’avait pas été non plus… Mais en tant qu’amie d’une Varini elle aurait pu l’être. Il en déduisait que la classique était plutôt neutre face à cette guerre des clans. C’était peut être mieux ainsi. Et puis ça l’arrangerait, comme ça cette conversation sera peut être contée tout aussi neutrement qu’elle l’était. Cette petite réflexion s’était faite en seulement une fraction de seconde. Assez de temps pour qu’Azaria lui souhaite une bonne journée. Le jeune homme n’afficha aucune expression spéciale sur le moment. Mais à tout bien y réfléchir il finit par esquisser un fin sourire inexplicable tout en répondant à la classique.

Si tu ca te fait plaisir. Bonne fin de journée à toi aussi.

Quelque part, il était content qu’elle aille raconter ses « prouesses » à la Varini. Pourquoi ? Il ne savait pas, c’est bien pour ça qu’il se dépêcha d’effacer ce sourire une fois qu’il s’en rendit compte. Le sicilien ne pouvait pourtant pas effacer cette sensation d’être content d’avoir croisé Azaria par le plus grand des hasards. Normalement il aurait tout simplement oublié bien vite, ou alors l’aurait rangé dans un coin de sa tête pour ne surement plus l’en sortir. Mais il allait s’en souvenir surement inconsciemment d’ailleurs. Tout simplement parce que ça le lié un tout petit peu à la poursuiveuse. Le jeune homme regarda la classique prendre ses dessins sous son bras, et partir avec l’attitude distante qui la caractérisait si bien. Lui restait là, et bien vite il tourna des yeux vers la tête décapitée du célèbre Jupiter, puis vers le corps qui était maintenant privé de celle-ci… Il resta ainsi à le regarder quelques instants, avant de lâcher dans un soupir.

Je crois qu’on est deux à perdre la boule mon vieux.

Pourquoi avait il dit ça ? Il ne le savait pas trop mais c’était chose faite. Le sicilien se retourna là où se tenait Azaria quelques secondes auparavant. Il n’y trouva que du vide. Cesare se massa la nuque d’une main, et enfonça l’autre dans sa poche. Il devenait barré… Il y avait pas d’autres mots. Enfin bon. Il avait besoin de se changer les idées, la compagnie de Lorenzo serait surement utile à ça. Alors il partit en sens par un autre chemin que la classique. Il n’avait pas spécialement envie de la suivre, et puis se balader un peu seul lui ferait du bien. Ca c’était tout Cesare. Il fonçait droit vers Lorenzo pour un peu de compagnie, mais en chemin il avait besoin de solitude. Sa contradiction était vraiment bizarre, mais c’était tellement lui. Ses yeux ne firent pas attention aux ruines qui défiler devant ses yeux tandis qu’il se rendait au domus de Mars. Il n’avait qu’une chose en tête : Natalia. Il était dingue. Il était fou. Il le regretterait un jour. Il le regrettait déjà. Mais il n’y pouvait rien. Le simple fait d’avoir entendu son prénom l’avait submergeait comme une vague de sentiments inexplicables et incompréhensible. Un flot de question le hanta pendant sa marche. Pourquoi ? Qu’était-elle pour lui ? Qu’était-il pour elle ? Et tant d’autre qui faisait qu’il se prenait la tête alors qu’il détestait tellement ça. Il était fou… Il allait le regrettait, il le savait.